1. |
Hymne aux Irrasemblables
02:51
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Envie inébranlable,
d'écrire un hymne aux irrassemblables,
alors hymne aux irrassemblables !
hymne aux irrassemblables !
Aux frappeurs de poing sur la table,
aux sceptiques à qui ces vastes fables
font péter un câble,
aux blocs de granit et aux grainx de sable,
à ceux qui gravitent sur terrains instables.
Parait qu'on a c'qu'on mérite :
saleté d'fan club agoraphobe !
C'est pas demain que L'Envoûtante
fera l'tour du globe,
mais si t'es venu au concert,
même sur les talons
avec l'oeil toujours craintif de l'étalon,
t'as notre respect profond.
Aux kiffeurs de solitude et ça en en dit long
sur l'étendue de la diaspora
d'un peuple poète accro à la méditation.
Aux regards en coins
qui viennent du fond à gauche de la fosse,
aux trentenaires et plus,
fatigués d'imiter les gosses,
pourtant ne craignent ni l'pogo ni la crasse
mais restent trop méfiants
pour intégrer la masse.
Aux re-lou, aux esprits critiques suspicieux,
à l'intime mutinerie qui hurle au fond d'eux,
aux allergiques à la bêtise du groupe,
beaucoup trop d'allergènes dans cette soupe !
A ceux qui chopent un œdème de quinck
au moindre doute,
sur la sincérité du motif qui nous attroupe ;
Reniflent la triche là où l'troupeau broute,
pied de biche dans une clef de voûte.
A ceux qui s'en battent les couilles
qu'on leur disent qu'ils réfléchissent trop
v'là l'topo, ils sortiront les crocs
chaque fois qu'il le faut,
quand tout l'monde lève sa Kro,
c'est l'happy hour
et ils viennent chier dans l'apéro !
Aux découseurs de drapeaux,
zéro tatouages de blaireaux sur la peau
mais porte le k-way noir
et l'marteau dans l'cerveau.
Aux poignées de mains
qu'on ne recroisera pas,
qui s'enfuient presque,
fuyant nos réseaux sociaux comme la peste.
Remballe ton attirail,
le cœur a vibré sous la veste,
je retrouverai vos yeux brillants
sous la fresque.
A nos poussées d'eczéma
quand tout l'monde lève les bras
devant du pas jolie.
A l'asthme qui brûle nos bronches
quand l'art nous spolie.
A l'invisible constellation de révolte
qui nous relie.
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2. |
Nouvelle Methode
03:25
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C'est pas à l'ancienne méthode qu'on vient tous fracasser,
c'est à la nouvelle : on a pris les codes et on les a cassés.
J'voyage en fraude, dans un wagon hip-hop blindé,
alors j'maitrise pas bien la MPC, mais j'sais comment m'en passer.
Y'en a qui voient mes raccourcis, et ils appellent ça des détours,
moi, j'veux énergie et clarté et j'prends au plus court.
J'suis pas inquiet d'semer quelques suiveurs en pleine brousse, j'suis un hacker,
les chemins d'traverse connaissent mes semelles par cœur.
D'ailleurs ça marche pieds nus autours de moi, ou en grosses baskets,
en espadrilles souletines ou en claquettes,
j'ai l'impression d'vivre au carrefour des mondes et cette place me sied comme un gant,
un arrogant a scié les frontières d'nos lotissements.
J'ai ce grand écart en tête, ça me sert de repère,
celui de mes grands frères, ils m'ont aidé à pousser en milieu ouvert.
Hommage aux humains passerelles, à ceux et celles qui rapprochent et recousent
des morceaux d'univers différents dans leur cervelle.
Pendant qu'j'fais blabla dans l'micro, y'en a qui causent au bar,
sur leurs épaules, ils portent le lien social du pays.
Super héros banalisés, sans micro, sans costume, sans costard
mais ils sauvent le monde pendant que j'le décris.
Ils font circuler l'info sans passer par l'écrit,
ils font circuler la tune aussi.
Ils tissent le réseau, ils font des cordes avec des bouts d'ficelles
et c'est pas à l'ancienne méthode qu'ils font ça, c'est à la nouvelle.
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3. |
Vite Stressé
05:14
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Si rester simple attire tant d'complications,
c'est pas gagner d'continuer
d'bidouiller les trucs à notre façon,
y'a grand écart, entre nos convictions DIY
et les con d'visions qu'chépaki braille
en boucle sur tout les fronts.
Moi j'ai souvent les oreilles qui tiquent
sous l'surplus d'musique un peu trop « IKEA »,
sérieux !
Même la vraie vie elle est moins lisse que ça !
Pourquoi l'art devrait tout mettre à plat
en cachant l'humus et les gravats
sous un sol en plastic imitation bois ?
On m'convertira pas au carrelage bien propre
et au paillasson,
toujours une dalle de béton
(et quelques planches)
pour unique sol de mon salon
et si y'a des bouts d'monde
qui viennent se coincer sous mes crampons,
ben ils sont les bienvenus dans ma musique
et dans ma maison.
Et j'en ai marre d'éviter
qu'les invités fassent les yeux ronds,
parc'qu'il y a une ampoule et deux fils chelou
qui pendent du plafond,
d'ailleurs, ne croit pas qu'on panique
les soirs ou l'orage fait sauter les plombs :
on aime trop l'feu,
on sort les bougies avec délectation !
J'ai bien kiffé vos épices,
mais j'ai perdu l'goût des féculents.
J'ai kiffé votre ivresse,
mais j'ai perdu l'monde en titubant.
Y'a tellement d'filtres sur nos écrans
que j'comprends
que certains trouvent que …
« rester simple » devient chiant !
Alors j'ai goûté la diète,
putain d'année deux-mille-disette !
M'y suis rempli l'assiette
comme au banquet d'vos plus belles fêtes.
J'viens titiller les têtes pensantes
embourgeoisées d'la planète
pour dire que : « rester simple, ça pète ! ».
Alors on jette l'architecte par la fenêtre,
on s'concentre pour faire des archi-textes,
on construit l'truc avec nos mains
et moins avec le cortex,
on sait que « rester simple devient complexe »
mais c'est bien !
Parce que si t'y arrives :
les trucs complexes deviennent simples.
Alors on fraude les codes et les modes
pour qu'tout y rentre,
j'mets mon fut' de chantier rapiécé
et monte sur scène avec si ça m'chante.
J'veux pas gommer les aspérités d'la vie
avec d'la déco,
j'veux griffonner mes 4 vérités dans l'cahier
avec un stylo.
...et les brailler avec un micro,
...et grailler avec mon boulot.
Mais j'reconnais,
j'suis vite stressé quand c'est trop carré
on voit tant d'spectacles calés
au millimètre prés,
je n'y ai pas trouvé l'humanité que je cherchais.
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4. |
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Voilà où naissent ces putains d'textes,
partout où il reste
quelques humains qui s'entêtent
à s'prendre de la musique live en pleine tête !
Et enfoiré d'effort qu'ça demande,
déplacer nos corps, traîner nos viandes,
hors de l'emprise de la glande.
Et voilà où naissent ces putains d'textes,
là où l'monde n'a plus rien à nous vendre,
que le vent à entendre,
tellement plus simple à comprendre !
Galocher les sources fraîches, aller fouler la grande blanche,
retour des éléments dans nos tronches,
karcher pour le crâne et les bronches....
Voilà où naissent ces putains d'textes,
dans les allées désertées des bibliothèques,
une majorité s'en bat les c...
la minorité devra faire avec !
prémices du carnage,
« OK GOOGLE » met la jeunesse à sec
que ceux qui veulent lire dégagent !
Les autres veulent une tablette, un coca et un grec !
Trop de bouquins sans images, en j'sais pas combien d'pages,
écrit dans un drôle de langage, inaccessible au sous-titrage,
la flemme de lire devient notre cage ;
on est si vites lassés quand c'est pas Hollywood au cadrage
et la télé préfère tellement nous caresser dans l'sens du pelage !
Voilà où naissent ces putains d'textes,
dans c'qu'on nous retire d'autonomie dans l'assiette
jours après jour, allez connaître le plan des tarés qui nous guettent,
avant dernier acte, des fois qu'on jacte,
carte de fidélité et paiement sans contact,
allez dire aux fous de la part des loups :
« non merci pour le pacte ! »
Voilà où naissent ces putains d'textes,
dans cette urbanité qui nous a métissé
et contaminé déjà tout minots de la tête aux pieds.
Le vent des streets cultures a soufflé,
nous a bouffé une partie du crâne,
entre le tricks de BMX (à la Matt Hoffman)
et les tracks du 93 dans l'walkman
banlieue nord en barre sur cassette,
a atterrie au milieu des steppes,
putain les dieux du peu-ra nous sont tombés sur la tête !
« formule secrète », « j’appuie sur la gâchette »
ce truc là a fauché la varièt'
plus possible de s'remettre du florent pagny dans les oreillettes.
Voilà où naissent ces putains d'textes,
qd une môme de 16 piges prend un mic devant 15 mecs,
qui mettrons 15 jours à s'en remettre !
Quand une fois sur mille, on vu ….un de ces gamins tordus...
relever la tête avec un stylo, une feuille et une instru qui tue.
Voilà où naissent ces putains d'textes,
enfin , partout où fleurissent
ces voix là qui protestent et ces mains là qui bâtissent,
j'suis trouillard mais j'ai du mal à croire en autre chose qu'la débrouille
et qu'est-ce tu veux qu'on empêchent ?
C'est toujours les mêmes qui dérouillent alors...
Rendez-vous à la saison des flèches !
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5. |
Outrages
04:06
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J'habite pas au cœur du sauvage mais à deux pas d'la brousse,
n'y ai jamais croisé ces clichés pittoresques que nos télés éclaboussent,
les danses grotesques dont on nous abreuve tous,
leur « saga africa » à la con dont on nous a venté les secousses.
En fait cet imaginaire collectif me fiche la frousse,
fabrique des fantasmes, pourvu qu'un jour un peu d'respect les balayent tous
et rende un peu d'fierté aux peuples qu'on détrousse,
pendant qu'le civilisé s'tourne les pouces.
Et si vous lisez mal entre les lignes, j't'explique les classiques de l'art
le cinéma s'marre : les bronzés bouffent du fromage qui pu chez les montagnards,
ça danse le break chez les banlieusards,
et tintin nous sauve l'afrique noire.
Puis t'échappes pas non plus aux pubs à la con sur fromage basque et jeunes bergers
mais qu'est-ce qu'un pauvre acteur mal déguisé espère nous faire gober ?
que Lactalis soutient l'élevage ? qu'ils kiffent les beaux paysages ?
Arrête leur plan c'est juste que l'économie locale s'engouffre dans la cage.
Et est-ce qu'on essaie de camoufler les deux ou trois re-lou qui ne pensent qu'à moufeter ?
Que dalle ! Même pas besoin,
leurs bouquins s'enterrent sous la poussière d'une étagère d'un fond local
d'une de nos minuscule bibliothèque municipale.
Et qui ne préférera pas un bon bouquin d'cuisine à la Maïté ?
Accompagné d'un peu d'Oasis pour l'goûter
« et qu'est-ce tu bois doudou dis-donc ? »
t'inquiète, pas grand chose de bon, un cocktail explosif de clichés bidons.
A en croire le civilisé, le sauvage est si vil et rusé,
soit rustique soit frisé, soit pue la bouse à plein nez,
ou alors c'est un sage, il sait prévoir l'orage,
il utilise un dicton millénaire à chaque fin de phrase.
Le choix c'est donc : indien ou touriste, tintin ou astérix
yakari ou bidochon et si à tes risques et périls tu choisis le hors-pistes
tu perds en lisibilité et chute dans l'estime de certains journalistes
qui préfèrent :
peaux d'mouton et béret, peaux d'lion et sagaie
flûte en bois et berger, baobab et djembé
charmant village paumé, faune sauvage et pygmées
personnages de musée, ou indigènes maquillés
c'est accent mal imité... tant d'conneries à éviter
caricatures, calamités, la carte postale est mitée
et les mythos de tout bord (dont moi) venons fracasser nos rêves ici,
citadin écœuré de trop de densité
percute que son pseudo paradis se désertifie
s'adapte à la sauvagerie du far-west français ou rentre chez lui
idem pour ces jeunes de foyers cassés placés ici en séjours courts pour respirer
pas d'bol ! La jungle urbaine manque à leurs poumons
beaucoup d'arbres ici et pas assez d'béton dans ces patelins à la con
chacun ses repères alors, depuis la capitale ou l'fond des bois
chacun son paysan et son bamboula
chacun ses rumeurs sur l'autochtone cannibale d'où qu'il soit
qui boufferai de l'étranger au casse-dalle méfie-toi !
Et vu que c'est trop re-lou de tout l'temps avoir à gamberger
on laisse nos culture héberger un bon vieux racisme à peine immergé
l'art, les médias et l'humour viendront s'y engouffrer
putain ! Trop réfléchir les étoufferaient !
Et qu'est-ce qu'on ferait pas pour un arc de triomphe ou une pyramide ?
On en fait pas autant pour des cultures plus timides
celles qui se jurent de n'pas laisser trop de traces de leur passage
et que par définition on qualifie de sauvages,
alors j'rêve de ré-écrire quelques pages
de ces dictionnaires d'un autre âge
qui portent en eux l'héritage
bien centraliste d'un langage
qui malgré sa banalité,
transpire et perpétue les stigmates de l'outrage.
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6. |
Moments de grâce
05:33
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je cherche les moments d'grâce, le temps suspendu,
partout où la carcasse de l'horloge mondiale
balancerai au bout d'la corde comme un pendu.
En quelles valeurs avons-nous cru
pour en arriver là ? Maintenant je cherche le temps perdu et croyez-moi,
j'm'en nourris comme d'une denrée rare,
avatar de leur putain d'caviar,
on fait avec c'qu'on a, si leur luxe est nulle part,
partout je traque des traces de bonheur infime,
dans mes rêvasseries sans but au coin d'une rue anonyme
ou dans une bonne rime.
Je cherche les moments d'grâce,
et occupe les espaces vides de l'instru
avec le détail qui échappe à l'actu
avec le banale qui échappe aux statistiques de mon cul,
de la mine déconfite d'un ministre qu'on incrimine,
aux éclats de rire de ma gamine.
Je cherche les moments d'grâce
introuvables au paradis du caddie,
dans les grandes surfaces où tu glandes surplace
trop fugaces, trop furtifs pardi,
trop fuyants et pourtant,
transpirent dans chaque moment d'vie
qu'on traverse avec appétit.
Et moi l'premier j'suis pas étranger aux excès du monde,
mais au cas ou ç'a pète,
j'garde sous l'coude mon côté ascète,
celui qui s'reconnait à la maigreur, et s'il fallait,
j'me contenterai d'quelques miettes
et d'une forêt où m'réfugier en cas d'disette.
Je cherche les moments de grâce
sacrifiés dans la vitesse du monde,
dans un zapping permanent qui recouvre ces traces,
alors j'fais éloge de la lenteur,
qui étire les secondes pour en faire des heures,
m’immisce dans ces fissures du temps et y ramasse mon bonheur.
Je cherche les moments d'grâce
quand les portes de ma France grincent,
et qu'la société civile invente la graisse
pour dégripper les rouages qui coincent.
Et c'est beau à voir putain !
D'un panier d'légumes qui passe de mains en mains,
aux passerelles de soutient pour les familles de détenus de la prison du coin.
Alors ? Va savoir d'où est ce que la grâce peut jaillir ?
Va savoir d'où est-ce que la grâce peut jaillir ?
Et d'où est-ce qu'elle se retire
quand nos champs de vision subissent les œillères
de nos gueules dans l'guidon, de nos dégoûts, de nos déprimes, de nos colères.
Je cherche les moments d'grâce
dans les croisements chelou où s'enlacent
le meilleur de l'humain et la pire crasse,
partout où la non-résignation se touche du doigt,
dans la révolte adolescente qu'on côtoie parfois
au détour d'un atelier d'écriture ou autours d'un feu d'bois.
Et si ces instants fragiles ne se collectent pas, qu'en penses-tu ?...
...Tant que cette lucide lueur s'accentue,
ne cherche plus à comprendre et lâche prise si tu sent qu'ça tue !
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7. |
Pas un homme
04:52
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On noircit moins de feuilles blanches
qu'il y a d'idées noires dans la caboche,
et quand la chaire même est en feu,
y'a les ébauches de nos vies « peace »
qui croisent la crasse de nos bidoches
de nos entrailles de p'tits merdeux.
J'suis pas un homme alors,
les griffes me poussent et je n'me reconnais plus
j'suis pas un homme alors.
Alors méfie-toi car je connais
l’âpreté de mon poison
si je n'peux fuir pendant la crise, alors attention !
je n'voulais pas vomir sur ceux que j'aime,
mais la situation empire
et attise mes troubles de la vision.
J'suis pas un homme alors,
les griffes me poussent et je n'me reconnais plus,
j'suis pas un homme alors.
Alors on massacre le lien j'te jure,
au lieu de s'ouvrir on chie sur les potes,
nos peurs cellulaires nous paralysent.
une main à tendre putain ! Mais non, nos serrures,
nos chaînes, nos menottes
nos plaies internes maintiennent leur emprise.
J'suis pas un homme alors,
les griffes me poussent et je n'me reconnais plus,
j'suis pas un homme alors.
Alors je cracherai l'monde,
le sortirai d'mon bide si j'pouvais,
je sortirai le pied d'la tombe,
J'extirperai jusqu'aux traces,
les angoisses enfuies et profondes.
Mots, apaisez moi quelques secondes.
Mots, apaisez-moi !
Soyez le lien... le liant... le fluide... le luisant... Mots, apaisez-moi !
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8. |
Sentiers sauvages
03:24
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Que mon pied garde en mémoire les sentiers sauvages,
ancre dans ma chaire l'absence de balisage
et revienne retrouver le repos dans les reliefs
que l'humain n'a pas aplanit au passage.
Que mon cerveau garde en mémoire les pensées sauvages
manquant à l'appel dans les ouvrages,
inapprivoisées, à la croisées des idées
que l'humain n'a pas encore révéler aux sondages.
Que mon cœur garde en mémoire les amours sauvages,
atomes crochus et accrochages
et ne cesse de se nourrir de ces sensations premières
que l'humain ampute à son branchage.
Que mes mains gardent en mémoire les gestes sauvages,
le semis, la récolte et le partage
le poing serré aussi, de la révolte et de l'exil
quand l'humain en est réduit au servage.
Que mes yeux gardent en mémoire ces visions sauvages,
soleil tapant, nocturne tapage
et imprime dans mon esprit un livre ouvert
dont l'humain veut parfois froisser les pages.
Que ma langue garde en mémoire la parole sauvage,
constellations d'oralité en héritage,
ces vents hurlants de liberté avant
que l'humain n'en ai perdu l'usage.
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9. |
Dans un seul texte
04:08
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On s'prend l'monde dans la poire, ça rend nos têtes si complexes,
on place bien trop d'espoir dans un seul texte.
Du matin au soir, on capte que dalle au contexte,
on place bien trop d'espoir dans un seul texte.
Pas besoin d'grand chose en fait :
un opinel et une forêt, un crayon et un cahier,
des pieds pour marcher, une bouche pour brailler,
un côté bricoleur exacerbé qui passe son temps à couiner,
compense l’absence de longues études passées à bouquiner.
J'espère que t'aimes fouiner dans les méandres de tes sources profondes,
érudit de ton intérieur, sonde ton ventre avant de sonder le monde
et si tu rates l’Iliade et les grands classiques,
c'est pas grave, essaie de ne pas te rater,
quand tu rappes ta propre épopée.
Et si tu sèches, le flow t'embarque,
ouvre une brèche, laisse ta marque,
allume la mèche à la Rosa Park,
mais ne fais pas d'lèche au monarque.
J'ai bien la pêche quand j'suis dark,
(c'est souvent rêche quand j'débarque)
mais j'ai mes flèches et mon arc,
alors dis-moi où crèchent les énarques.
J'leur balance d'ici mes crachats
juste pour ternir leurs shakras,
j'ai autant d'confiance dans leur wawa,
que dans l'waka-waka d'Shakira,
et rira bien qui rira l'dernier
quand il'y aura plus d'lovés,
plus d'euros, plus de deniers,
qu'une colère à la akira !
Et excusez-moi d'être à 300 kilomètres de faire tourner les serviettes,
mais j'ai peur de m'faire mettre en sortant l'nez d'clown et les paillettes.
J'voudrais bien chanter l'armour et la paix, ok
mais alors faudrait qu'il y ait la justice dans le premier couplet.
et personne n'a le toupet de forcer l'artiste à s'les couper,
ce sont nos loupés personnels qui nous poussent à avancer masqués
et au final même zorro manque de couilles
parce qu'il propage ce mythe que trop d'clarté nous attire des embrouilles.
Et n’espère pas non plus du ciel qu'il nous sorte de la sieste
y'a plus qu'des ondes radio qui traversent le voûte céleste
et elles annoncent la peste.
A part toi, ton cerveau sous ton crane et ton cœur , qu'est-ce qui reste
si l'abandon nous infeste ?
J'essaie d'foutre du feu et d'la flamme dans mon foutu flow, qu'ça résonne,
je sais qu'la poésie peut être un grande dame ou une p'tite conne.
Je fanfaronne, putain qu'on m'pardonne,
si j'ai appris l'art avec une bouche comme ça et les tempes qui bourdonnent.
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10. |
En vrai
03:59
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En vrai, qui est partant
pour une épopée en 350 couplets ?
quand l'époque n'a pas l'temps
et qu'la parole nous est toujours coupée.
Mais qu'on nous la coupe
ou qu'on s'auto-mutile,
est-ce utile de rappeler ?
Qu'on ampute aussi la réflexion
au lieu d'la décupler.
En vrai, si la pensée fructifie dans l'temps
et dans la longueur,
l'échange et la discussion prennent de l'ampleur,
ben tans pis, nous les chanteurs,
on restera au ras du parquet,
se sera plus facile pour le par-cœur,
quand toute une salle chante en cœur :
Y'a que les puristes que ça écœurent !
En vrai...
En vrai, la mode est au raccourci,
le ciel s'obscurci
on passe des livres au théâtre,
du théâtre au films, des films aux séries,
c'est con d'être contre :
c'est du lyophilisé d'culture, bon appétit !
J'retourne chasser dans la forêt,
il y a qu'ça qui m' rassasie.
En vrai, certain trouvent chouette
que ça accélère et qu'ça se condense,
ils disent que c'est l'nectar de c'qu'on pense.
Moi j'crois, qu'on a rien condensé du tout,
on a raccourci et du coup,
on s'retrouve loin de la finesse
et de la poésie du haïku.
En vrai...
En vrai, ceux et celles qui aiment
se frotter aux vérités
ils passent trop d'temps à détricoter les mythes
que leurs pays ont tissé
en vrai, on leur dit trop d'longueurs, faut arrêter !
T'y perds en clarté.
Et ils s'retrouvent entre eux,
à 2h du mat' sur arté.
Alors en vrai,
à quoi bon chier des propos trop acidulés
si il y a que trois assidus
qui les assimilent par la rime ?
En vrai, allez dire à Socrate
que y'a pire qu'la ciguë,
c'est de trop adoucir ses idées,
les raccourcir pour les rendre mainstream.
En vrai...
En vrai, j'voulais les sagas viking,
les chansons de gestes, les épopées,
les maqâms du clair de lune
qu'on a tant d'mal à choper,
traverser la nuit la culture bien enveloppée,
pas qu'des tubes radio, des tweets
et des onomatopées pour tout saloper.
J'm'arrête pas là, on a trop élagué la culture,
rajoute des pages dans l'cahier pour l'écriture
sinon y'a qu'les slogans qui perdurent.
J't'assure : c'etait pas mieux avant,
mais c'était plus pure
j'veux l'duende et qu'ça illumine
comme un soleil nos ciels obscurs.
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11. |
Bâtardise de pure souche
04:48
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Sûr qu'on voudrait la parole, et l'étaler partout sans s'faire chier avec la vitrine
on veut l'bois brut et les clous, sans passer l'vernis ou la patine,
rien à foutre du nombre d'étoiles dans l'magazine, sert-leur c'que tu cuisines
parce que gérer l'packaging désaiguise mes canines.
Préférant cracher la récolte de mes errances à peines canalisées
allez ! sort moi un son d'sauvage
qu'ça fasse saliver les civilisés.
J'suis à cran et en ça il se joue un truc sérieux,
parc'qu'un écran cramera toujours plus mes neurones que le feu
paraît qu'faut savoir c'qu'on veut...
...s'casser les yeux devant un ordi à gérer une communauté d'amis
ou courir dans une forêt jusqu'à en être surpris par la nuit
puis revenir tard, les godasses pleines de terre,
le calepin remplit de vers,
avec toujours pas un gramme de stratégie d'carrière,
parfois j'suis en colère,
parcque les médias aiment trop l'spectacle
et que nous on chérit la poésie,
et qu'les deux n'ont rien à foutre ensemble dans l'même habitacle
ni sur une scène musicale, ni ailleurs
et quand l'un prend le dessus sur l'autre ça a une sale odeur.
Alors que les médiateurs prennent leurs responsabilités
que les camés au verbe (et au cosmos) puissent rester ancrés à leur réalité.
Qu'ils sortent leurs couilles à traquer du poète au fond des bois et à miser dessus
pas qu'des potentielles stars qui leur feront récupérer leur tune à coups sûr.
Et comment eux ils commencent leurs romans je m'en tiendrais loin
j'hébergerai dans mes mots le remède et le venin.
Pourvu que je reste naïf au bout de mon stylo et au bout de ma bouche
que toujours l'art brut éclabousse ma bâtardise de pure souche.
et toujours mon crayon s’asphyxie dans la fiction
alors fixe le réel, avec un sacré manque d'imagination,
griffonne le fruit de mes introspections,
sans jamais oublier de relever le menton.
Et j'crois savoir c'qui influe la mixture qu'on vous sert :
c'est qu'hier soir encore j'bouffais des étoiles filantes au dessert,
j'sais pas si vivre loin de tous réseaux nous dessert,
mais j'veux garder l'inspi intacte et tout lâcher en concert.
Et qu'on voyage, putain ! Qu'on voyage !
De nos grosses migraines, à nos pensées zen,
nature sauvage et musique urbaine,
contraintes asphyxie, création oxygène,
se vider de nos merdes internes, mais que nos têtes restent pleines.
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L'Envoûtante Pau, France
One voice, one drums. Rock without guitar, Rap without dee-jay, some electronic scapes that tent towards ambient Trip-Hop. Less material for more expressive power. Wild paths to reveal brightness in deep.
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