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L'Envo​û​tante

by L'Envoûtante

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1.
Envie inébranlable, d'écrire un hymne aux irrassemblables, alors hymne aux irrassemblables ! hymne aux irrassemblables ! Aux frappeurs de poing sur la table, aux sceptiques à qui ces vastes fables font péter un câble, aux blocs de granit et aux grainx de sable, à ceux qui gravitent sur terrains instables. Parait qu'on a c'qu'on mérite : saleté d'fan club agoraphobe ! C'est pas demain que L'Envoûtante fera l'tour du globe, mais si t'es venu au concert, même sur les talons avec l'oeil toujours craintif de l'étalon, t'as notre respect profond. Aux kiffeurs de solitude et ça en en dit long sur l'étendue de la diaspora d'un peuple poète accro à la méditation. Aux regards en coins qui viennent du fond à gauche de la fosse, aux trentenaires et plus, fatigués d'imiter les gosses, pourtant ne craignent ni l'pogo ni la crasse mais restent trop méfiants pour intégrer la masse. Aux re-lou, aux esprits critiques suspicieux, à l'intime mutinerie qui hurle au fond d'eux, aux allergiques à la bêtise du groupe, beaucoup trop d'allergènes dans cette soupe ! A ceux qui chopent un œdème de quinck au moindre doute, sur la sincérité du motif qui nous attroupe ; Reniflent la triche là où l'troupeau broute, pied de biche dans une clef de voûte. A ceux qui s'en battent les couilles qu'on leur disent qu'ils réfléchissent trop v'là l'topo, ils sortiront les crocs chaque fois qu'il le faut, quand tout l'monde lève sa Kro, c'est l'happy hour et ils viennent chier dans l'apéro ! Aux découseurs de drapeaux, zéro tatouages de blaireaux sur la peau mais porte le k-way noir et l'marteau dans l'cerveau. Aux poignées de mains qu'on ne recroisera pas, qui s'enfuient presque, fuyant nos réseaux sociaux comme la peste. Remballe ton attirail, le cœur a vibré sous la veste, je retrouverai vos yeux brillants sous la fresque. A nos poussées d'eczéma quand tout l'monde lève les bras devant du pas jolie. A l'asthme qui brûle nos bronches quand l'art nous spolie. A l'invisible constellation de révolte qui nous relie.
2.
C'est pas à l'ancienne méthode qu'on vient tous fracasser, c'est à la nouvelle : on a pris les codes et on les a cassés. J'voyage en fraude, dans un wagon hip-hop blindé, alors j'maitrise pas bien la MPC, mais j'sais comment m'en passer. Y'en a qui voient mes raccourcis, et ils appellent ça des détours, moi, j'veux énergie et clarté et j'prends au plus court. J'suis pas inquiet d'semer quelques suiveurs en pleine brousse, j'suis un hacker, les chemins d'traverse connaissent mes semelles par cœur. D'ailleurs ça marche pieds nus autours de moi, ou en grosses baskets, en espadrilles souletines ou en claquettes, j'ai l'impression d'vivre au carrefour des mondes et cette place me sied comme un gant, un arrogant a scié les frontières d'nos lotissements. J'ai ce grand écart en tête, ça me sert de repère, celui de mes grands frères, ils m'ont aidé à pousser en milieu ouvert. Hommage aux humains passerelles, à ceux et celles qui rapprochent et recousent des morceaux d'univers différents dans leur cervelle. Pendant qu'j'fais blabla dans l'micro, y'en a qui causent au bar, sur leurs épaules, ils portent le lien social du pays. Super héros banalisés, sans micro, sans costume, sans costard mais ils sauvent le monde pendant que j'le décris. Ils font circuler l'info sans passer par l'écrit, ils font circuler la tune aussi. Ils tissent le réseau, ils font des cordes avec des bouts d'ficelles et c'est pas à l'ancienne méthode qu'ils font ça, c'est à la nouvelle.
3.
Si rester simple attire tant d'complications, c'est pas gagner d'continuer d'bidouiller les trucs à notre façon, y'a grand écart, entre nos convictions DIY et les con d'visions qu'chépaki braille en boucle sur tout les fronts. Moi j'ai souvent les oreilles qui tiquent sous l'surplus d'musique un peu trop «  IKEA », sérieux ! Même la vraie vie elle est moins lisse que ça ! Pourquoi l'art devrait tout mettre à plat en cachant l'humus et les gravats sous un sol en plastic imitation bois ? On m'convertira pas au carrelage bien propre et au paillasson, toujours une dalle de béton (et quelques planches) pour unique sol de mon salon et si y'a des bouts d'monde qui viennent se coincer sous mes crampons, ben ils sont les bienvenus dans ma musique et dans ma maison. Et j'en ai marre d'éviter qu'les invités fassent les yeux ronds, parc'qu'il y a une ampoule et deux fils chelou qui pendent du plafond, d'ailleurs, ne croit pas qu'on panique les soirs ou l'orage fait sauter les plombs : on aime trop l'feu, on sort les bougies avec délectation ! J'ai bien kiffé vos épices, mais j'ai perdu l'goût des féculents. J'ai kiffé votre ivresse, mais j'ai perdu l'monde en titubant. Y'a tellement d'filtres sur nos écrans que j'comprends que certains trouvent que … « rester simple » devient chiant ! Alors j'ai goûté la diète, putain d'année deux-mille-disette ! M'y suis rempli l'assiette comme au banquet d'vos plus belles fêtes. J'viens titiller les têtes pensantes embourgeoisées d'la planète pour dire que : « rester simple, ça pète ! ». Alors on jette l'architecte par la fenêtre, on s'concentre pour faire des archi-textes, on construit l'truc avec nos mains et moins avec le cortex, on sait que « rester simple devient complexe » mais c'est bien ! Parce que si t'y arrives : les trucs complexes deviennent simples. Alors on fraude les codes et les modes pour qu'tout y rentre, j'mets mon fut' de chantier rapiécé et monte sur scène avec si ça m'chante. J'veux pas gommer les aspérités d'la vie avec d'la déco, j'veux griffonner mes 4 vérités dans l'cahier avec un stylo. ...et les brailler avec un micro, ...et grailler avec mon boulot. Mais j'reconnais, j'suis vite stressé quand c'est trop carré on voit tant d'spectacles calés au millimètre prés, je n'y ai pas trouvé l'humanité que je cherchais.
4.
Voilà où naissent ces putains d'textes, partout où il reste quelques humains qui s'entêtent à s'prendre de la musique live en pleine tête ! Et enfoiré d'effort qu'ça demande, déplacer nos corps, traîner nos viandes, hors de l'emprise de la glande. Et voilà où naissent ces putains d'textes, là où l'monde n'a plus rien à nous vendre, que le vent à entendre, tellement plus simple à comprendre ! Galocher les sources fraîches, aller fouler la grande blanche, retour des éléments dans nos tronches, karcher pour le crâne et les bronches.... Voilà où naissent ces putains d'textes, dans les allées désertées des bibliothèques, une majorité s'en bat les c... la minorité devra faire avec ! prémices du carnage, « OK GOOGLE » met la jeunesse à sec que ceux qui veulent lire dégagent ! Les autres veulent une tablette, un coca et un grec ! Trop de bouquins sans images, en j'sais pas combien d'pages, écrit dans un drôle de langage, inaccessible au sous-titrage, la flemme de lire devient notre cage ; on est si vites lassés quand c'est pas Hollywood au cadrage et la télé préfère tellement nous caresser dans l'sens du pelage ! Voilà où naissent ces putains d'textes, dans c'qu'on nous retire d'autonomie dans l'assiette jours après jour, allez connaître le plan des tarés qui nous guettent, avant dernier acte, des fois qu'on jacte, carte de fidélité et paiement sans contact, allez dire aux fous de la part des loups : « non merci pour le pacte ! » Voilà où naissent ces putains d'textes, dans cette urbanité qui nous a métissé et contaminé déjà tout minots de la tête aux pieds. Le vent des streets cultures a soufflé, nous a bouffé une partie du crâne, entre le tricks de BMX (à la Matt Hoffman) et les tracks du 93 dans l'walkman banlieue nord en barre sur cassette, a atterrie au milieu des steppes, putain les dieux du peu-ra nous sont tombés sur la tête ! « formule secrète », « j’appuie sur la gâchette » ce truc là a fauché la varièt' plus possible de s'remettre du florent pagny dans les oreillettes. Voilà où naissent ces putains d'textes, qd une môme de 16 piges prend un mic devant 15 mecs, qui mettrons 15 jours à s'en remettre ! Quand une fois sur mille, on vu ….un de ces gamins tordus... relever la tête avec un stylo, une feuille et une instru qui tue. Voilà où naissent ces putains d'textes, enfin , partout où fleurissent ces voix là qui protestent et ces mains là qui bâtissent, j'suis trouillard mais j'ai du mal à croire en autre chose qu'la débrouille et qu'est-ce tu veux qu'on empêchent ? C'est toujours les mêmes qui dérouillent alors... Rendez-vous à la saison des flèches !
5.
Outrages 04:06
J'habite pas au cœur du sauvage mais à deux pas d'la brousse, n'y ai jamais croisé ces clichés pittoresques que nos télés éclaboussent, les danses grotesques dont on nous abreuve tous, leur « saga africa » à la con dont on nous a venté les secousses. En fait cet imaginaire collectif me fiche la frousse, fabrique des fantasmes, pourvu qu'un jour un peu d'respect les balayent tous et rende un peu d'fierté aux peuples qu'on détrousse, pendant qu'le civilisé s'tourne les pouces. Et si vous lisez mal entre les lignes, j't'explique les classiques de l'art le cinéma s'marre : les bronzés bouffent du fromage qui pu chez les montagnards, ça danse le break chez les banlieusards, et tintin nous sauve l'afrique noire. Puis t'échappes pas non plus aux pubs à la con sur fromage basque et jeunes bergers mais qu'est-ce qu'un pauvre acteur mal déguisé espère nous faire gober ? que Lactalis soutient l'élevage ? qu'ils kiffent les beaux paysages ? Arrête leur plan c'est juste que l'économie locale s'engouffre dans la cage. Et est-ce qu'on essaie de camoufler les deux ou trois re-lou qui ne pensent qu'à moufeter ? Que dalle ! Même pas besoin, leurs bouquins s'enterrent sous la poussière d'une étagère d'un fond local d'une de nos minuscule bibliothèque municipale. Et qui ne préférera pas un bon bouquin d'cuisine à la Maïté ? Accompagné d'un peu d'Oasis pour l'goûter « et qu'est-ce tu bois doudou dis-donc ? » t'inquiète, pas grand chose de bon, un cocktail explosif de clichés bidons. A en croire le civilisé, le sauvage est si vil et rusé, soit rustique soit frisé, soit pue la bouse à plein nez, ou alors c'est un sage, il sait prévoir l'orage, il utilise un dicton millénaire à chaque fin de phrase. Le choix c'est donc : indien ou touriste, tintin ou astérix yakari ou bidochon et si à tes risques et périls tu choisis le hors-pistes tu perds en lisibilité et chute dans l'estime de certains journalistes qui préfèrent : peaux d'mouton et béret, peaux d'lion et sagaie flûte en bois et berger, baobab et djembé charmant village paumé, faune sauvage et pygmées personnages de musée, ou indigènes maquillés c'est accent mal imité... tant d'conneries à éviter caricatures, calamités, la carte postale est mitée et les mythos de tout bord (dont moi) venons fracasser nos rêves ici, citadin écœuré de trop de densité percute que son pseudo paradis se désertifie s'adapte à la sauvagerie du far-west français ou rentre chez lui idem pour ces jeunes de foyers cassés placés ici en séjours courts pour respirer pas d'bol ! La jungle urbaine manque à leurs poumons beaucoup d'arbres ici et pas assez d'béton dans ces patelins à la con chacun ses repères alors, depuis la capitale ou l'fond des bois chacun son paysan et son bamboula chacun ses rumeurs sur l'autochtone cannibale d'où qu'il soit qui boufferai de l'étranger au casse-dalle méfie-toi ! Et vu que c'est trop re-lou de tout l'temps avoir à gamberger on laisse nos culture héberger un bon vieux racisme à peine immergé l'art, les médias et l'humour viendront s'y engouffrer putain ! Trop réfléchir les étoufferaient ! Et qu'est-ce qu'on ferait pas pour un arc de triomphe ou une pyramide ? On en fait pas autant pour des cultures plus timides celles qui se jurent de n'pas laisser trop de traces de leur passage et que par définition on qualifie de sauvages, alors j'rêve de ré-écrire quelques pages de ces dictionnaires d'un autre âge qui portent en eux l'héritage bien centraliste d'un langage qui malgré sa banalité, transpire et perpétue les stigmates de l'outrage.
6.
je cherche les moments d'grâce, le temps suspendu, partout où la carcasse de l'horloge mondiale balancerai au bout d'la corde comme un pendu. En quelles valeurs avons-nous cru pour en arriver là ? Maintenant je cherche le temps perdu et croyez-moi, j'm'en nourris comme d'une denrée rare, avatar de leur putain d'caviar, on fait avec c'qu'on a, si leur luxe est nulle part, partout je traque des traces de bonheur infime, dans mes rêvasseries sans but au coin d'une rue anonyme ou dans une bonne rime. Je cherche les moments d'grâce, et occupe les espaces vides de l'instru avec le détail qui échappe à l'actu avec le banale qui échappe aux statistiques de mon cul, de la mine déconfite d'un ministre qu'on incrimine, aux éclats de rire de ma gamine. Je cherche les moments d'grâce introuvables au paradis du caddie, dans les grandes surfaces où tu glandes surplace trop fugaces, trop furtifs pardi, trop fuyants et pourtant, transpirent dans chaque moment d'vie qu'on traverse avec appétit. Et moi l'premier j'suis pas étranger aux excès du monde, mais au cas ou ç'a pète, j'garde sous l'coude mon côté ascète, celui qui s'reconnait à la maigreur, et s'il fallait, j'me contenterai d'quelques miettes et d'une forêt où m'réfugier en cas d'disette. Je cherche les moments de grâce sacrifiés dans la vitesse du monde, dans un zapping permanent qui recouvre ces traces, alors j'fais éloge de la lenteur, qui étire les secondes pour en faire des heures, m’immisce dans ces fissures du temps et y ramasse mon bonheur. Je cherche les moments d'grâce quand les portes de ma France grincent, et qu'la société civile invente la graisse pour dégripper les rouages qui coincent. Et c'est beau à voir putain ! D'un panier d'légumes qui passe de mains en mains, aux passerelles de soutient pour les familles de détenus de la prison du coin. Alors ? Va savoir d'où est ce que la grâce peut jaillir ? Va savoir d'où est-ce que la grâce peut jaillir ? Et d'où est-ce qu'elle se retire quand nos champs de vision subissent les œillères de nos gueules dans l'guidon, de nos dégoûts, de nos déprimes, de nos colères. Je cherche les moments d'grâce dans les croisements chelou où s'enlacent le meilleur de l'humain et la pire crasse, partout où la non-résignation se touche du doigt, dans la révolte adolescente qu'on côtoie parfois au détour d'un atelier d'écriture ou autours d'un feu d'bois. Et si ces instants fragiles ne se collectent pas, qu'en penses-tu ?... ...Tant que cette lucide lueur s'accentue, ne cherche plus à comprendre et lâche prise si tu sent qu'ça tue !
7.
Pas un homme 04:52
On noircit moins de feuilles blanches qu'il y a d'idées noires dans la caboche, et quand la chaire même est en feu, y'a les ébauches de nos vies « peace » qui croisent la crasse de nos bidoches de nos entrailles de p'tits merdeux. J'suis pas un homme alors, les griffes me poussent et je n'me reconnais plus j'suis pas un homme alors. Alors méfie-toi car je connais l’âpreté de mon poison si je n'peux fuir pendant la crise, alors attention ! je n'voulais pas vomir sur ceux que j'aime, mais la situation empire et attise mes troubles de la vision. J'suis pas un homme alors, les griffes me poussent et je n'me reconnais plus, j'suis pas un homme alors. Alors on massacre le lien j'te jure, au lieu de s'ouvrir on chie sur les potes, nos peurs cellulaires nous paralysent. une main à tendre putain ! Mais non, nos serrures, nos chaînes, nos menottes nos plaies internes maintiennent leur emprise. J'suis pas un homme alors, les griffes me poussent et je n'me reconnais plus, j'suis pas un homme alors. Alors je cracherai l'monde, le sortirai d'mon bide si j'pouvais, je sortirai le pied d'la tombe, J'extirperai jusqu'aux traces, les angoisses enfuies et profondes. Mots, apaisez moi quelques secondes. Mots, apaisez-moi ! Soyez le lien... le liant... le fluide... le luisant... Mots, apaisez-moi !
8.
Que mon pied garde en mémoire les sentiers sauvages, ancre dans ma chaire l'absence de balisage et revienne retrouver le repos dans les reliefs que l'humain n'a pas aplanit au passage. Que mon cerveau garde en mémoire les pensées sauvages manquant à l'appel dans les ouvrages, inapprivoisées, à la croisées des idées que l'humain n'a pas encore révéler aux sondages. Que mon cœur garde en mémoire les amours sauvages, atomes crochus et accrochages et ne cesse de se nourrir de ces sensations premières que l'humain ampute à son branchage. Que mes mains gardent en mémoire les gestes sauvages, le semis, la récolte et le partage le poing serré aussi, de la révolte et de l'exil quand l'humain en est réduit au servage. Que mes yeux gardent en mémoire ces visions sauvages, soleil tapant, nocturne tapage et imprime dans mon esprit un livre ouvert dont l'humain veut parfois froisser les pages. Que ma langue garde en mémoire la parole sauvage, constellations d'oralité en héritage, ces vents hurlants de liberté avant que l'humain n'en ai perdu l'usage.
9.
On s'prend l'monde dans la poire, ça rend nos têtes si complexes, on place bien trop d'espoir dans un seul texte. Du matin au soir, on capte que dalle au contexte, on place bien trop d'espoir dans un seul texte. Pas besoin d'grand chose en fait : un opinel et une forêt, un crayon et un cahier, des pieds pour marcher, une bouche pour brailler, un côté bricoleur exacerbé qui passe son temps à couiner, compense l’absence de longues études passées à bouquiner. J'espère que t'aimes fouiner dans les méandres de tes sources profondes, érudit de ton intérieur, sonde ton ventre avant de sonder le monde et si tu rates l’Iliade et les grands classiques, c'est pas grave, essaie de ne pas te rater, quand tu rappes ta propre épopée. Et si tu sèches, le flow t'embarque, ouvre une brèche, laisse ta marque, allume la mèche à la Rosa Park, mais ne fais pas d'lèche au monarque. J'ai bien la pêche quand j'suis dark, (c'est souvent rêche quand j'débarque) mais j'ai mes flèches et mon arc, alors dis-moi où crèchent les énarques. J'leur balance d'ici mes crachats juste pour ternir leurs shakras, j'ai autant d'confiance dans leur wawa, que dans l'waka-waka d'Shakira, et rira bien qui rira l'dernier quand il'y aura plus d'lovés, plus d'euros, plus de deniers, qu'une colère à la akira ! Et excusez-moi d'être à 300 kilomètres de faire tourner les serviettes, mais j'ai peur de m'faire mettre en sortant l'nez d'clown et les paillettes. J'voudrais bien chanter l'armour et la paix, ok mais alors faudrait qu'il y ait la justice dans le premier couplet. et personne n'a le toupet de forcer l'artiste à s'les couper, ce sont nos loupés personnels qui nous poussent à avancer masqués et au final même zorro manque de couilles parce qu'il propage ce mythe que trop d'clarté nous attire des embrouilles. Et n’espère pas non plus du ciel qu'il nous sorte de la sieste y'a plus qu'des ondes radio qui traversent le voûte céleste et elles annoncent la peste. A part toi, ton cerveau sous ton crane et ton cœur , qu'est-ce qui reste si l'abandon nous infeste ? J'essaie d'foutre du feu et d'la flamme dans mon foutu flow, qu'ça résonne, je sais qu'la poésie peut être un grande dame ou une p'tite conne. Je fanfaronne, putain qu'on m'pardonne, si j'ai appris l'art avec une bouche comme ça et les tempes qui bourdonnent.
10.
En vrai 03:59
En vrai, qui est partant pour une épopée en 350 couplets ? quand l'époque n'a pas l'temps et qu'la parole nous est toujours coupée. Mais qu'on nous la coupe ou qu'on s'auto-mutile, est-ce utile de rappeler ? Qu'on ampute aussi la réflexion au lieu d'la décupler. En vrai, si la pensée fructifie dans l'temps et dans la longueur, l'échange et la discussion prennent de l'ampleur, ben tans pis, nous les chanteurs, on restera au ras du parquet, se sera plus facile pour le par-cœur, quand toute une salle chante en cœur : Y'a que les puristes que ça écœurent ! En vrai... En vrai, la mode est au raccourci, le ciel s'obscurci on passe des livres au théâtre, du théâtre au films, des films aux séries, c'est con d'être contre : c'est du lyophilisé d'culture, bon appétit ! J'retourne chasser dans la forêt, il y a qu'ça qui m' rassasie. En vrai, certain trouvent chouette que ça accélère et qu'ça se condense, ils disent que c'est l'nectar de c'qu'on pense. Moi j'crois, qu'on a rien condensé du tout, on a raccourci et du coup, on s'retrouve loin de la finesse et de la poésie du haïku. En vrai... En vrai, ceux et celles qui aiment se frotter aux vérités ils passent trop d'temps à détricoter les mythes que leurs pays ont tissé en vrai, on leur dit trop d'longueurs, faut arrêter ! T'y perds en clarté. Et ils s'retrouvent entre eux, à 2h du mat' sur arté. Alors en vrai, à quoi bon chier des propos trop acidulés si il y a que trois assidus qui les assimilent par la rime ? En vrai, allez dire à Socrate que y'a pire qu'la ciguë, c'est de trop adoucir ses idées, les raccourcir pour les rendre mainstream. En vrai... En vrai, j'voulais les sagas viking, les chansons de gestes, les épopées, les maqâms du clair de lune qu'on a tant d'mal à choper, traverser la nuit la culture bien enveloppée, pas qu'des tubes radio, des tweets et des onomatopées pour tout saloper. J'm'arrête pas là, on a trop élagué la culture, rajoute des pages dans l'cahier pour l'écriture sinon y'a qu'les slogans qui perdurent. J't'assure : c'etait pas mieux avant, mais c'était plus pure j'veux l'duende et qu'ça illumine comme un soleil nos ciels obscurs.
11.
Sûr qu'on voudrait la parole, et l'étaler partout sans s'faire chier avec la vitrine on veut l'bois brut et les clous, sans passer l'vernis ou la patine, rien à foutre du nombre d'étoiles dans l'magazine, sert-leur c'que tu cuisines parce que gérer l'packaging désaiguise mes canines. Préférant cracher la récolte de mes errances à peines canalisées allez ! sort moi un son d'sauvage qu'ça fasse saliver les civilisés. J'suis à cran et en ça il se joue un truc sérieux, parc'qu'un écran cramera toujours plus mes neurones que le feu paraît qu'faut savoir c'qu'on veut... ...s'casser les yeux devant un ordi à gérer une communauté d'amis ou courir dans une forêt jusqu'à en être surpris par la nuit puis revenir tard, les godasses pleines de terre, le calepin remplit de vers, avec toujours pas un gramme de stratégie d'carrière, parfois j'suis en colère, parcque les médias aiment trop l'spectacle et que nous on chérit la poésie, et qu'les deux n'ont rien à foutre ensemble dans l'même habitacle ni sur une scène musicale, ni ailleurs et quand l'un prend le dessus sur l'autre ça a une sale odeur. Alors que les médiateurs prennent leurs responsabilités que les camés au verbe (et au cosmos) puissent rester ancrés à leur réalité. Qu'ils sortent leurs couilles à traquer du poète au fond des bois et à miser dessus pas qu'des potentielles stars qui leur feront récupérer leur tune à coups sûr. Et comment eux ils commencent leurs romans je m'en tiendrais loin j'hébergerai dans mes mots le remède et le venin. Pourvu que je reste naïf au bout de mon stylo et au bout de ma bouche que toujours l'art brut éclabousse ma bâtardise de pure souche. et toujours mon crayon s’asphyxie dans la fiction alors fixe le réel, avec un sacré manque d'imagination, griffonne le fruit de mes introspections, sans jamais oublier de relever le menton. Et j'crois savoir c'qui influe la mixture qu'on vous sert : c'est qu'hier soir encore j'bouffais des étoiles filantes au dessert, j'sais pas si vivre loin de tous réseaux nous dessert, mais j'veux garder l'inspi intacte et tout lâcher en concert. Et qu'on voyage, putain ! Qu'on voyage ! De nos grosses migraines, à nos pensées zen, nature sauvage et musique urbaine, contraintes asphyxie, création oxygène, se vider de nos merdes internes, mais que nos têtes restent pleines.

about

Our first LP

credits

released May 17, 2019

Produced by L'Envoûtante
Recorded, mixed and mastered by Stéphane Teynie
Lyrics and Voice : Bruno Viougeas
Drums, synths and production : Sébastien Tillous
Artwork : La Bonne Adresse
Inside pic : Sébastien Turpin

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about

L'Envoûtante Pau, France

One voice, one drums. Rock without guitar, Rap without dee-jay, some electronic scapes that tent towards ambient Trip-Hop. Less material for more expressive power. Wild paths to reveal brightness in deep.

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